mercredi, mai 16, 2007

STALINE ( 1879-1953).

"le Pape ! Combien de divisions"


Avant de mourir, Lénine recommande dans son testament d'écarter Staline de la direction du Parti, car il le juge trop « brutal ». Mais il est déjà trop tard, Staline s'empare du pouvoir et oriente le communisme vers un système totalitaire. Goulag, purges, collectivisation meurtrière caractérisent une des périodes les plus sombres de l'Histoire : le stalinisme.
Né en Géorgie, Joseph Vissarionovitch Djougachvili fait une carrière exemplaire d'apparatchik. Il entre en 1912 au Comité central du parti bolchevique où il prend le nom de Staline (« l'homme d'acier »). Commissaire du peuple aux Nationalités durant la révolution d'Octobre, il est nommé secrétaire général du parti communiste en avril 1922, s'assurant ainsi la direction de l'État. Après la mort de Lénine (1924), Staline élimine ses adversaires et assoit définitivement son autorité sur le Parti.
Au cours du XVe Congrès du Parti (décembre 1927), Staline fait exclure une centaine d'opposants de gauche, dont Trotski. Hostile à la « révolution permanente », Staline prône « la construction du socialisme dans un seul pays ». En abandonnant la NEP (Nouvelle politique économique) en 1928, il se débarrasse des derniers gêneurs, l'aile droite du Parti. Désormais maître absolu du pouvoir, Staline instaure un régime totalitaire. Avec l'assassinat, en 1934, de Kirov, secrétaire du parti de Leningrad, commence une gigantesque purge dans l'appareil du parti. On assiste alors à une formidable régression sociale et politique. La collectivisation forcée des terres entraîne une famine qui fait six millions de victimes en 1932-1933. Un vaste système de travail forcé (le goulag) se développe afin de « rééduquer tous les ennemis du peuple », soit environ deux millions de personnes à la fin des années 30. Staline déclenche la Grande Terreur (1937-1938) afin de liquider les compagnons de Lénine (Zinoviev, Kamenev, Boukharine, Smirnov) et tous ses opposants au cours des grands procès de Moscou, parodies de justice. Un million et demi de personnes sont alors arrêtées et six cent quatre-vingt mille exécutées.
Après avoir signé le pacte germano-soviétique (1939), trahi par Hitler, Staline se range aux côtés des Alliés. La victoire soviétique en 1945 renforce le culte de la personnalité et fait du Petit Père des peuples celui qui a sauvé l'Europe du nazisme. Face à un président américain, Roosevelt, malade, Staline obtient à la conférence de Yalta un partage de l'Europe. À partir de 1946, il impose des régimes communistes dans les pays de l'Europe orientale, et parvient à construire un bloc communiste face au camp occidental.
Obsédé par les complots, Staline accuse des médecins juifs du Kremlin de préparer son élimination (« complot des blouses blanches » en janvier 1953). Enfermé dans sa datcha, Staline meurt le 5 mars 1953, laissant derrière lui un pays exsangue dominé par une caste de bureaucrates privilégiés, la nomenklatura.

1 commentaire:

Bouha a dit…

Un grand merci citizen pour les articles des personnalités et des citations ! Ca m'aide a eclaircir des ambiguités historiques !
Bravo