mercredi, mai 23, 2007

Nikita Khrouchtchev (1894-1971).


Au cours du xxe congrès du PCUS, Khrouchtchev révèle au monde les crimes de Staline. Cette entrée fracassante sur la scène politique marque le début de la déstalinisation. Mais sous son allure joviale se cache un redoutable dirigeant, responsable de la crise de Cuba, de la répression hongroise et du mur de Berlin.
Nikita Khrouchtchev est né à Kalinka, dans la province de Koursk. Comme son père, il commence par travailler à la mine. Militant révolutionnaire, il entre au parti communiste après la révolution d'octobre 1917. Fonctionnaire zélé, il gravit tous les échelons de l'appareil. Protégé par le bras droit de Staline, Khrouchtchev prend la direction du PC d'Ukraine et achève l'épuration stalinienne. Commissaire politique pendant la guerre, il participe aux combats de Stalingrad en 1943. À la mort de Staline, en 1953, il devient premier secrétaire et installe ses protégés aux postes clés.
À la tête de l'Union soviétique, il liquide l'héritage du stalinisme. Le chef de la police politique, Béria, est condamné à mort. Plus d'un million de détenus du goulag sont libérés. Les lois les plus répressives sont abolies et la mention « crime contre-révolutionnaire » est enlevée du Code pénal. En mai 1955, Khrouchtchev se réconcilie avec le maréchal Tito. En février 1956, lors du XX, congrès du PCUS, il dénonce les crimes de Staline. Cette révélation ébranle les convictions et les consciences. Ce bouleversement prend la forme d'une insurrection en Hongrie où le gouvernement d'Imre Nagy choisit de sortir le pays du carcan soviétique. Khrouchtchev envoie aussitôt les chars écraser la révolution à Budapest (automne 1956). Le souffle de liberté qui accompagne la déstalinisation n'aura pas duré longtemps. Khrouchtchev cumule alors la fonction de président du Conseil et celle de premier secrétaire du Parti, comme Staline. Les vieux réflexes n'ont pas complètement disparu.
Alors que l'URSS montre sa puissance avec ses premières armes nucléaires et ses succès dans la conquête de l'espace, Khrouchtchev prend le risque d'un affrontement majeur avec l'Ouest en faisant construire le mur de Berlin (août 1961) et surtout en installant secrètement des missiles sur l'île de Cuba (1962). Il est conduit à les retirer sous la pression des Américains.
Cette retraite précipitée de Cuba ainsi qu'une réforme agricole catastrophique discréditent Khrouchtchev. La direction du Parti décide de le remplacer par Leonid Brejnev le 13 octobre 1964.

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