samedi, mai 12, 2007

Charlie Chaplin (1889-1977).


«Je crois au pouvoir du rire et des larmes
comme contrepoison de la haine et de la terreur. »

Au commencement du siècle, le cinéma est muet. Les aventures comiques d'un vagabond hantent alors l'écran sans paroles. C'est Charlot, alias Charlie Chaplin, le roi du burlesque, un monument du cinéma mondial. En 1914, dans Charlot et le parapluie, Chaplin apparaît pour la première fois en costume de Charlot : chapeau melon, grandes chaussures, pantalon en accordéon, petite moustache et démarche de canard.

Né à Londres, Charlie Chaplin est profondément marqué dans son enfance par la déchéance de ses parents, artistes de music-hall. Il a vu sa mère sombrer dans la folie et son père mourir d'alcoolisme. À cinq ans, il monte sur scène pour remplacer sa mère qui vient de se briser la voix et déclenche l'hilarité générale. Il multiplie les petits boulots (garçon de course, groom, employé, etc.) avant de devenir un virtuose de la pantomime. Au cours d'une tournée aux États-Unis, il est engagé par Mack Sennett, le producteur du cinéma burlesque à Hollywood. Harold Lloyd, Laurel et Hardy, Buster Keaton ont tous débuté dans cette « usine à rire ». Entre 1913 et 1917, Chaplin réalise plus de soixante courts métrages et devient grâce à son interprétation de Charlot le comique le plus populaire des États-Unis.
À partir de 1917, Chaplin décide d'avoir la maîtrise totale de ses films. Acteur, réalisateur, scénariste,producteur et diffuseur, il est tout à la fois. Il lui arrive même de composer la musique de ses films. En 1919, avec Douglas Fairbanks, David W. Griffith et Mary Pickford, Chaplin crée les Artistes associés, la première société de production indépendante. Désormais plus libre pour créer, Chaplin abandonne les gags grotesques pour un comique plus raffiné, plus réfléchi. Chaplin s'oriente vers un cinéma en prise directe avec les drames de son époque, et stigmatise les tares de sa société : le travail à la chaîne, la crise économique, la montée du nazisme. Derrière l'humour se cache la volonté de défendre l'opprimé : la Ruée vers l'or (1925), les himières de la ville (1931), les Temps modernes (1936). Avec le Dictateur (1940), le rire devient grave et dénonce l'oppression nazie.
En 1947, victime du maccarthysme, Chaplin s'exile en Suisse avec ses sept enfants et ne revient aux États-Unis qu'en 1972 pour recevoir un Oscar pour l'ensemble de son oeuvre. Son cinéma prend de plus en plus des accents mélodramatiques. Dans Monsieur Verdoux (1947), Chaplin jette le masque de Charlot : son personnage, Henri Verdoux, assassine des femmes fortunées ; seule cane jeune femme désespérée saura l'attendrir. Chaplin tourne encore les Feux de la rampe (1952), Un roi à New York (1957) et son dernier film la Comtesse de Hong Kong (1967).
Il meurt la nuit de Noël 1977, laissant derrière lui un personnage universel.

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