vendredi, mai 25, 2007

Mao Zedong (1893-1976).


« Du grand chaos naîtra un grand ordre. »



Mao, le Grand Timonier, représente à la fois le maître de la Chine communiste, le guide terrifiant de la Révolution culturelle et l'auteur d'un best-seller universel le Petit Livre rouge. Vénéré de son vivant au point que les Chinois n'osaient pas prononcer son nom, son portrait trône encore aujourd'hui sur la place Tian'anmen.
Fils de paysan, le jeune Mao préfère les livres à la charrue. Il obtient un poste de bibliothécaire- adjoint à l'Université de Pékin. Converti au marxisme, Mao est l'un des fondateurs du parti communiste chinois en 1921. Contre la majorité du Parti, Mao pense que la révolution communiste en Chine doit s'appuyer sur les masses paysannes. La situation lui donne raison.
En effet, en 1927, les nationalistes dirigés par Tchang Kaï-chek massacrent leurs anciens alliés communistes à Shanghai et dans d'autres villes. Avec un parti communiste coupé de ses bases urbaines, la révolution ne peut avoir lieu. Réfugié dans les mon­tagnes du sud de la Chine, Mao fonde dans le Kiangsi le premier laboratoire expérimental du communisme chinois : distribution des terres, organisation d'une armée populaire et mise en place d'une propagande intensive. Assiégé par les nationalistes, Mao organise la Longue Marche (1934-1935) : sur plus de 9000 km cent mille personnes le suivent jusqu'au nord de la Chine. Ils ne sont que vingt mille à l'arrivée.
Après avoir été l'allié de Tchang Kaï-chek contre l'invasion japonaise (1937), Mao, chef du parti com­muniste chinois, déclenche une offensive contre les forces nationalistes et proclame le 1" octobre 1949 à Pékin la République populaire de Chine. Aligné d'abord sur le modèle soviétique, il s'engage très vite dans un communisme à la chinoise : collectivisation des terres, élimination des opposants au régime (répression des Cents Fleurs en 1957). La mise en place d'une économie reposant sur l'agriculture et l'industrie (Le Grand Bond en avant de 1958) pro­voque une catastrophe économique et une pénurie alimentaire sans précédent. Plus de quinze millions de Chinois sont morts de faim. Paranoïaque, Mao orchestre, au printemps 1966, la Révolution culturelle. Il s'appuie sur les Gardes rouges qui exécutent plus de cent mille opposant chinois. Les intellectuels doivent retourner aux champs travailler la terre sous peine d'être envoyés dans des camps de « rééducation idéologique ». La femme de Mao, Jiang Qing, organise un véritable culte de la personnalité. Chaque Chinois doit lire le Petit Livre rouge, condensé de la pensée du Grand Timonier. La terreur et la délation règnent partout. Devenu un tyran sénile, Mao est une marionnette tiraillée entre réformateurs (Zhou Enlai, Deng Xiao­ping) et conservateurs (la bande des Quatre). C'est dans cette atmosphère délétère, de luttes de clans, que Mao Zedong s'éteint en 1976.

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