jeudi, février 05, 2009

Monsieur et Madame à 54 ans.

Un homme d'affaires envoie un fax à sa femme:

'Ma très chère épouse, tu comprendras que maintenant que tu as 54 ans, j'ai certains besoins que toi tu ne peux plus satisfaire.
Je suis très heureux avec toi, je te considère comme une merveilleuse épouse et sincèrement j'espère que tu ne le prendras pas mal quand tu sauras en recevant ce fax que je suis à l'hôtel
Confort Inn avec Vanessa, ma secrétaire, qui a 18 ans. Mais ne t'inquiètes pas, je serai à la maison avant minuit....'

Quand monsieur arrive à la maison,tard la nuit, il trouve un papier sur la table de la salle à manger qui dit :

'Bien cher époux, J'ai reçu ton fax et je ne peux pas éviter de te remercier pour ta prévenance.

Je profite de l'occasion pour te rappeler que toi aussi tu as 54 ans.

Donc, je t'informe que lorsque tu liras ce message, je serai à l'hôtel Fiesta avec Michel, mon instructeur de tennis qui, comme ta secrétaire, a aussi 18 ans.

Comme en plus d'être devenu un homme d'affaires reconnu, tu as une licence de maths, tu pourras facilement comprendre que nous sommes des semblables en cette circonstance mais... avec une légère différence :

18 rentre plus de fois dans 54, que 54 dans 18.

Donc, en conséquence ne m'attends pas avant demain !

Bisous de ta femme qui te comprend...

mardi, février 03, 2009

Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem.

Monsieur le Président de l'État d'Israël, je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de droit afin que l'on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père, Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres membres de ma famille morts en déportation dans différents camps nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d'accéder à ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s'est passé à Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l'humanité tout entière.

Voyez-vous, depuis mon enfance, j'ai vécu dans l'entourage de survivants des camps de la mort. J'ai vu les numéros tatoués sur les bras, j'ai entendu le récit des tortures ; j'ai su les deuils impossibles et j'ai partagé leurs cauchemars.

Il fallait, m'a-t-on appris, que ces crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort de son appartenance à une ethnie ou à une religion n'en méprise un autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont une vie digne dans la sûreté, l'absence d'entraves, et la lumière, si lointaine soit-elle, d'un avenir de sérénité et de prospérité.

Or, monsieur le président, j'observe que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la communauté internationale, malgré l'évidence criante de l'injustice faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par l'Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang versé, l'enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les spoliations.

Vous me direz, monsieur le président, qu'il est légitime, pour votre pays, de se défendre contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d'humanité ne varie pas selon la citoyenneté des victimes.

Par contre, monsieur le président, vous dirigez les destinées d'un pays qui prétend, non seulement représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de ceux qui furent victimes du nazisme. C'est cela qui me concerne et m'est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au coeur de l'État juif, le nom de mes proches, votre État retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme pour en faire l'otage d'une soi-disant autorité morale qui commet chaque jour l'abomination qu'est le déni de justice.

Alors, s'il vous plaît, retirez le nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux juifs afin qu'il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens. Veuillez agréer, monsieur le président, l'assurance de ma respectueuse considération.


Jean-Moïse Braitberg

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