jeudi, mai 17, 2007

Winston Churchill (1874-1965).


« La démocratie est le pire des régimes
à l'exception de tous les autres. »

Massif, engoncé dans sa parka, un cigare au bec, Winston Churchill incarne la résistance du peuple britannique face à la machine de guerre nazie. En faisant de Londres une citadelle imprenable, il montre qu'une démocratie peut vaincre la pire des dictatures. Personnalité hors norme, ce gentleman entre dans l'Histoire comme l'un des grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.
Né dans une famille de la bourgeoisie londonienne, le petit Winston est élevé exclusivement par une nurse, loin de toute affection maternelle. Officier de hussards en Afghanistan et au Soudan, puis correspondant de guerre, il est fait prisonnier en Afrique du Sud et s'évade. Devenu un héros, il se lance dans la politique. D'abord député conservateur, il rejoint les libéraux en 1904. Favorable au projet d'autonomie de l'Irlande, il préconise une réconciliation des catholiques et des protestants.
Plusieurs fois ministre, il adopte une politique très répressive lors de son passage au ministère de l'Intérieur (1910-1911) : il fait tirer sur des dockers de Liverpool en grève, recommande la stérilisation des simples d'esprit. En 1919, ministre de la Guerre, viscéralement anticommuniste, Churchill veut empêcher que la révolution bolchevique ne s'étende au Royaume. Il aligne vingt-trois mille soldats face aux grévistes. Favorable à une démocratie restreinte,Churchill n'est pas favorable au vote des femmes ou des « pauvres gens incultes ». Il quitte les libéraux en 1922 pour réintégrer le giron conservateur. Ministre des Finances du cabinet Baldwin, il rétablit l'étalon-or (1925). Une mesure qui provoque déflation, chômage et de grandes grèves. Hanté par la menace révolutionnaire, il ne cède sur rien. Exclu du pouvoir après la défaite des conservateurs en 1929, il reste dix ans éloigné de la vie politique. Dès 1933, il s'inquiète de la montée du nazisme et préconise une politique de fermeté vis-à-vis d'Hitler.
Devenu Premier ministre et ministre de la Guerre, le 10 mai 1940, Winston Churchill incarne la volonté de l'Angleterre de détruire la tyrannie nazie. À partir du 7 septembre 1940, les Allemands bombardent toutes les grandes villes anglaises, causant des ravages dans la population. La bataille d'Angleterre commence. Face aux raids aériens allemands, Churchill galvanise le courage de ses concitoyens. Dès lors, l'ensemble du peuple anglais fait corps derrière son chef de guerre.
Churchill n'hésite pas à faire bombarder la flotte française à Mers el-Kébir le 3 juillet 1940 après la signature de l'armistice par le maréchal Pétain et accueille le général de Gaulle. Lucide sur ce que sera l'après-guerre, il joue un rôle essentiel lors des grandes conférences inter-alliées (Téhéran en 1943, Yalta en 1945) où il décide avec Staline du partage des Balkans en zones d'influence. En juillet 1945, le peuple britannique choisit le travailliste Attlee pour le remplacer. La victoire des conservateurs en octobre 1950 lui permet de redevenir Premier ministre. Diminué par une attaque cardiaque, il abandonne le pouvoir et prend définitivement sa retraite politique. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1953 pour ses Mémoires.

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