mardi, avril 24, 2007

Ibn al-Jazzar ابن الجزار


(ابو جعفر احمد ابن ابراهيم ابن ابى خالد ابن الجزار),Abu Jaafar Ahmed Ibn Ibrahim Ibn Abi Khalid al-Jazzar, connu sous le nom d'Algizar, né vers 878 à Kairouan.

Fils et neveu de médecins Ibn al-Jazzar eut une vie remplie par l'étude des livres et l'exercice de la Médecine.

Il apprit très tôt le Coran, la grammaire, la théologie, et les belles lettres en s'initiant à la médecine au contact de son père, de son oncle et aussi d'Isaac Ibn Soleiman Al IsraÏli

Bientôt il allait enseigner à "Dar Et Hikma" ou "Maison de la Sagesse" édifiée sur le modèle de celle de Bagdad, où l'on enseignait la médecine, la philosophie, les mathématiques et l'astronomie, et dont les assises avaient été fondées par Ishaq Ibn Omrane, l'illustre auteur du traité de la mélancolie.

D'un naturel sérieux, de tempérament plutôt calme et réservé, Ibn Et Jazzar était très modeste et n'accepta jamais les brillantes situations officielles qu'on lui offrait auprès des souverains. En cela, il suivait la droite ligne des doctes savants kairouanais et notamment cette du rigoureux et illustre Imam Souhnoun.

Ainsi, les consultations d'Ibn Et Jazzar étaient gratuites pour les pauvres et les médications délivrées gracieusement par son aide Rachik officiant dans le vestibule de la demeure du maître transformé pour la circonstance en pharmacie.

Et en cela, on pouvait déceler d'ores et déjà une préfiguration de la séparation des fonctions du médecin et du pharmacien.

Réputé pour la rigueur de son enseignement, l'étendue de son dévouement et la perspicacité de sa thérapeutique, Ibn Et Jazzar fut non seulement un médecin et un thérapeute émérite mais il s'intéressa aussi de très près à la littérature et à l'histoire, voire aux belles lettres et à la géographie.

Ibn AI Jazzar mourut octogénaire, léguant à sa famille un riche héritage (une somme de 24000 dinars dit-on) et à la ville de Kaïrouan sa bibliothèque personnelle qui contenait surtout ses ouvrages de médecine.

Sa mort d'après les dernières recherches notamment celles de Hosni Abdetwahab et de Brahim Ben Mrad se situe aux alentours de 980 après J.C. C'est ce qu'on peut lire dans un article écrit par feu le Professeur SleÏm Ammar, président fondateur de la Société Tunisienne d'Histoire de la Médecine et de la Pharmacie et vice-président honoraire de la Société Internationale d'Histoire de la Médecine, paru en Septembre 1997 dans "la Tunisie Médicale".

Une quarantaine d'ouvrages lui sont attribués parmi lesquels :

  • Le Viatique du voyageur, ou Provision du voyageur et nourriture du sédentaire, traduit en latin sous le nom de Viaticum peregrinorum par Constantin l'Africain
  • Le Livre des médicaments simples traduit en latin par Constantin l'Africain sous le nom de Liber de Gradibus Simpleium
  • Le Livre des propriétés
  • Le Livre de l'amnésie et des moyens de fortifier la mémoire
  • Le Livre de l'estomac, de ses maladies et leurs traitements traduit par Constantin l'Africain qui s'attribue sous le titre Liber de stomacho