"Louis PASTEUR n'a été ni médecin ni chirurgien, mais nul n'a fait pour la médecine et la chirurgie autant que lui. Parmi les hommes à qui la Science et l'Humanité doit beaucoup, Pasteur est resté souverain." Henri Mondor de l'Académie Française.
Louis Pasteur est né à Dôle dans le Jura le 27 décembre 1822, il est le cadet d'une famille de quatre enfants. Il a huit ans lorsque ses parents quittent Dôle pour s'installer définitivement à Arbois.
Les débuts scolaires au collège d'Arbois du jeune Louis sont sans histoire, il a tout d'abord démontré un don certain pour le dessin, mais ses talents artistiques passeront rapidement au second plan. En 1839, il entre au Collège Royal de Besançon et y passe le baccalauréat ès lettres en 1840, il est Maître d'études avant de passer son baccalauréat ès mathématiques à Dijon en 1842.
A Paris il suit des conférences à la Sorbonne et effectue au lycée Saint-Louis une année de préparation à l'entrée à l'Ecole Normale, qu'il intègre en 1843.
Licencié ès sciences en 1845, il est nommé professeur de physique au lycée de Tournon en Ardèche, mais reste attaché à l'Ecole Normale Supérieure comme agrégé préparateur.
En août1847, il obtint un doctorat ès sciences (physique et chimie) . Il est convaincu que pour progresser sur le chemin du savoir scientifique il faut associer différentes disciplines, c'est pourquoi il soutiendra deux thèses pour le doctorat, l'une de chimie, l'autre de physique
Il exerce comme professeur de physique au lycée de Dijon en 1848. En 1849 il est nommé professeur agrégé suppléant de chimie à la faculté des sciences de Strasbourg.
En 1851 et 1852 Pasteur publie deux mémoires sur les acides aspartique et malique.
Il devient titulaire de la chaire de chimie de la faculté de Strasbourg en 1852 et découvre qu'un rayon de lumière polarisée est dévié ou non, selon la nature de la solution qu'il traverse. La stéréochimie des cristaux est née.
En 1853, Pasteur est fait Chevalier de l'Ordre Impérial de la Légion d'Honneur. Il reçoit le prix de la Société de Pharmacie de Paris.
En 1854, après plusieurs années de recherche et d'enseignement à Dijon et à Strasbourg, Pasteur est nommé professeur et doyen de la faculté des sciences de Lille. En 1855 il débute ses études sur la fermentation et la vie anaérobie.
En 1857, il est rappelé à Paris, où il est nommé administrateur et directeur des études scientifiques de l'école Normale Supérieure de Paris.
Cette même année il publie un "Mémoire sur la fermentation appelée lactique", qui établit l'origine microbienne de la fermentation et peut être considéré comme l'acte de naissance de la microbiologie.
En 1860, suite à une précédente communication relative aux générations dites spontanées il déclare devant l'Académie des Sciences dont il n'est pas encore membre: "Ce qu'il y aurait de plus désirable, serait de conduire assez loin ces études pour préparer la voie à une recherche sérieuse de l'origine des diverses maladies".
Le 8 décembre 1862 il est élu à l'Académie des Sciences (section minéralogie) et en 1863 il est nommé Professeur de Physique et Chimie appliquées à l'école des Beaux-Arts.
En 1865 il fait une communication à l'Académie des sciences sur un procédé de conservation et d'amélioration des vins par chauffage. Pasteur en dépose le brevet sous le nom de "pasteurisation".
En 1867, à la suite de désordres à l'école Normale, Pasteur avait dû résilier ses fonctions d'administrateur. Mais il devient directeur du laboratoire de chimie physiologique qui est créé à l'école Normale, il avait également été nommé professeur de chimie organique à la Sorbonne, en remplacement de son ancien maître Balard.
Le 19 octobre 1868, alors qu'il revenait d'une séance de l'Académie des Sciences, il n'a que quarante-cinq ans, Pasteur est victime d'une hémiplégie gauche. Il conserve l'usage de la parole, et jusqu'au terme de son existence il gardera un avant-bras fléchi et contracturé, une démarche difficile et lente. L'Empereur Napoléon III l'envoya se reposer dans une villa qu'il possédait à Trieste, et le fait Commandeur de la Légion d'Honneur.
En 1870, Pasteur publie les Etudes sur la maladie des vers à soie. Mais cette année là éclate la guerre franco-allemande. Pasteur qui était extrêmement patriote eut un grand chagrin de ne pas pouvoir servir son pays. Il eut en revanche la consolation de voir son fils s'engager à 18 ans pour aller faire son devoir dans l'Armée de l'Est. Après l'inutile bombardement de Paris il adresse sa protestation au vainqueur en retournant au doyen de la Faculté de Médecine de Bonn, le diplôme de Docteur Honoraire qui lui avait été décerné quelques années auparavant. Il assurait les professeurs de tout son respect, mais ne voulait pas voir son nom accolé plus longtemps à celui d'un roi, qui, pour satisfaire un orgueil criminel, s'obstinait dans le massacre de deux grands peuples. En retour Pasteur reçut du doyen de Bonn une lettre de grossières injures.
Pasteur résilie ses fonctions de professeur en raison de son état de santé et pourra se consacrer exclusivement à ses travaux de recherche sur les maladies contagieuses des animaux et de l'homme à partir de 1877. En 1878, il énonce les conditions idéales de stérilisation.
Puis Louis Pasteur découvre le principe du vaccin au moyen de cultures atténuées du choléra des poules, s'attaque au problème de la maladie du charbon chez le mouton et de la rage chez l'être humain. En 1880 il est nommé membre de la Société de la Médecine vétérinaire.
En 1881 il est élu à l'Académie française où Renan le reçoit le 27 avril 1882, en remplacement de Littré, et le compare à Galilée, Pascal, Michel-Ange, Molière : "Cette base commune de toutes les œuvres belles et vraies, cette flamme divine, ce souffle indéfinissable qu'inspire la science et la littérature, nous l'avons trouvé en vous, Monsieur, c'est le GENIE". Il a 59 ans, mais il n'est pas encore arrivé au plus haut sommet de la gloire, il lui faut encore vaincre la rage réputée incurable. Il est promu Grand Officier de la Légion d'Honneur.
Le 10 août 1884 au "Congrès périodique international des siences médicales de Copenhague" il fait une communication de ses expériences sur les microbes pathogènes et les virus-vaccins; il expose le principe général des vaccinations contre les maladies virulentes (vaccination contre la rage de chiens avec des moelles de lapins desséchées puis inoculées), sa communication est accueillie par des acclamations enthousiastes.
Si le vaccin contre le charbon est mis au point dès 1881, il faudra attendre 1885 pour que le jeune Joseph Meister soit le premier humain a être vacciné avec succès contre la rage. Cette découverte vaut une reconnaissance mondiale au scientifique, et plus encore, la participation internationale à la création de l'Institut Pasteur.
Malheureusement il est victime d'une seconde attaque d'hémiplégie. Convalescent en mai 1887 il siège à l'Académie de Médecine. En juillet de la même année il est élu Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, pour les Sciences physiques.
En 1888, une vaste souscription publique internationale permet de financer la construction de l'Institut Pasteur à Paris qui sera tout à la fois "un dispensaire pour le traitement de la rage, un centre de recherche pour les maladies infectieuses et un centre d'enseignement pour les études qui relèvent de la microbie." c'est le condensé de toutes les idées que Pasteur a glanées au cours de sa vie.
L'Institut Pasteur est inauguré le 14 novembre 1888 par le Président Sadi Carnot, il ne tarde pas à se ramifier en un réseau réparti sur les cinq continents. Tous les Instituts perpétuent la dimension de l'action pasteurienne. Il fut dirigé par Pasteur lui-même, jusqu'à sa mort. Aujourd'hui, l'Institut Pasteur est réputé pour être l'un des principaux centres mondiaux d'étude des micro-organismes et des maladies infectieuses.
L'année 1888 marque aussi la fin des travaux de Pasteur tant il est affaibli par de nouvelles hémorragies cérébrales. Il vivra désormais dans l'Institut Pasteur où il aura la joie de voir ses élèves attirer auprès d'eux des chercheurs du monde entier.
Louis Pasteur décède quelques années plus tard, le 28 septembre 1895. Des funérailles nationales lui sont réservées le 5 octobre.
En 1896, à la demande de son épouse son corps fut placé dans la crypte de l'Institut qui porte son nom.
1 commentaire:
Naarfe darrou .
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