LIBAN : LE CAS DU GENERAL MICHEL AOUN.

Il n’est pas rare de voir des hommes politiques changer d’opinions ou de positions, soit à des fins tactiques, soit en raison de l’évolution des réalités politiques.

La trajectoire suivie par le Général Michel Aoun est cependant exceptionnelle. C’est un vrai virage à 180°.

Vers la fin de l’année 2004 a été votée la résolution 1559 du Conseil de Sécurité des Nations Unis, et qui décrétait entre –autres le retrait des troupes syriennes stationnées au Liban depuis près de 30 ans et le désarmement du Hezbollah.

Le Général Aoun ne s’est pas contenté de soutenir la résolution, il en a même revendiqué la paternité. Il prêchait alors que le Hezbollah constituait en raison de sons armement et de ses connexions iraniennes et syriennes, un danger pour le Liban.

Aujourd’hui, le même Général Aoun est devenu le principal allié du Hezbollah sans que celui–ci n’ait renoncé ni à ces armes ni à ces connexions syro iraniennes.

Il déclare même que l’armement du Hezbollah est légitime et justifié.

C’est comme si Lénine louait les vertus du capitalisme.

Quelques semaines après son retour au pays du cèdre en mai 2005 et à l’occasion des élections législatives, il s’est allié sans état d’âme avec toutes les personnalités prosyriennes (les Talal Arslane, Soleiman Franjié, Michel El Murr…) qu’il a tant décriées durant son exil.

Sans entretenir (au moins en apparence) des liens directs avec le régime syrien qui n’a jamais renoncé a ses ambitions d’annexer le Liban, le Général Aoun est devenu l’allié de tous les alliés du régime baathiste damascène ce qui fait de lui un allié objectif de celui–ci.

Le leader national souverainiste qu’il a toujours été à Paris est devenu un leader maronite dont la seule ambition est de conquérir le palais de Baabda quitte à piétiner tous les libanais sur sa route.

Soutenir les thèses du Général Aoun durant sa période d’exil et continuer à le soutenir dans ses thèses actuelles relève à mon avis de la schizophrénie.