jeudi, juin 14, 2007

Omar et les croisés.


Notre ami Tunisiendoctor avait parlé dans une note antérieure de l'épisode de l'entrée de Omar, deuxième Calife de l'Islam à Jérusalem et de sa promesse de non agression faite à tous les habitants de la Ville Sainte, toutes confessions confondues.
Je me permets ici de vous donner à lire un passage extrait du livre d'Amine Maalouf, "Les Croisades vues par les Arabes" où il relate le même épisode le comparant au comportement des croisés lors de leur conquète de la Ville Sainte quatre siècles plus tard.

"Ce jour-là, Omar avait fait son entrée sur son célèbre chameau blanc, tandis que le patriarche grec de la Ville Sainte s'avançait à sa rencontre. Le calife avait commencé par lui assurer que la vie et les biens de tous les habitants seraient respectés, avant de lui demander de lui faire visiter les lieux sacrés du Christianisme. Pendant qu'ils se trouvaient dans l'église de la Qyama, le Saint-Sépulcre, l'heure de la prière étant arrivée, Omar avait demandé à son hôte où il pourrait étendre son tapis pour se prosterner. Le patriarche l'avait invité à rester sur place, mais le calife avait répondu : « Si je le fais, les musulmans voudront demain s'approprier ce lieu en disant : Omar a prié ici. » Et, emportant son tapis, il était allé s'agenouiller à l'extérieur. Il avait vu juste, car c'est à cet endroit même que l'on allait construire la mosquée qui porte son nom.
Les chefs francs n'ont pas, hélas! cette magnanimité. Ils fêtent leur triomphe par une tuerie indescriptible, puis saccagent sauvagement la ville qu'ils prétendent vénérer.
Leurs coreligionnaires eux-mêmes ne sont pas épargnés : l'une des premières mesures prises par les Franj est d'expulser de l'église du Saint-Sépulcre tous les prêtres des rites orientaux — Grecs, Géorgiens, Arméniens, Coptes et Syriens — qui y officiaient ensemble en vertu d'une ancienne tradition que tous les conquérants avaient respectée jusqu'alors. Abasourdis par tant de fanatisme, les dignitaires des communautés chrétiennes orientales décident de résister. Ils refusent de révéler à l'occupant le lieu où ils ont caché la vraie croix sur laquelle le Christ est mort."

PS : Amine Maalouf, grand romancier franco-libanais, prix Goncourt 1993 est chrétien de rite Melkite.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

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Téméraire a dit…

Merci pour cet Extrait. C'est l'un des meilleurs livres que j'ai jamis lu.

Amin Maalouf est un Georgy Zaydane en version française.