Pourquoi ça ne décolle pas ?

L'Union du Maghreb Arabe (UMA) fondée il y a bientôt 20 ans n'a pas l'air de fonctionner ni de prendre forme. En même temps, d'autres ensembles régionaux (Mercosur, Alena, Asean..) ont eux réussi à prendre leur élan. Quelles sont les raisons de cette stagnation, de cet échec?
Il y en a plusieurs.

1. Donner à une chose un nom ne lui procure pas une existence. En proclamant d'emblée la naissance de l'UMA, n'aurait on pas commis l'erreur de commencer par la fin. Ce qui aurait du être l'aboutissement d'un long processus d'intégration a été fait dès le premier jour et on en est resté là. En Europe, plusieurs étapes ont été nécessaires. On est passé par la communauté du charbon et de l'acier puis par la CEE pour arriver à l'Union Européenne. Plusieurs traités ont été conclus et ratifiés, plusieurs institutions ont été mises en place en cours de route. Le processus d'integration s'est à la fois élargi et approfondi.
2. Au risque de choquer, voire de scandaliser certains lecteurs, je dois dire qu'il faut peut être ôter ce "A" à l'UMA. Ce n'est pas que je suis contre l'arabité, mais n'est-ce pas un mauvais message adressé aux 20 millions de berbères que compte le Maghreb que de leur dire, vous, vous n'êtes pas concernés par cette affaire. Le Maghreb dont on a besoin, celui qui peut réussir doit être celui de TOUS ses citoyens. D'autre part, le projet d'intégration maghrébine ne doit pas être perçu comme une étape vers une quelconque unité arabe, idée totalement utopique. Les intérêts économiques et géostratégiques des états et des peuples sont les seuls paramètres qui doivent compter. Le Maghreb doit se construire loin des slogans idéologiques ou dogmatiques.
3. Contrairement à une idée reçue, l'éternel problème du Sahara Occidental ne doit pas constituer un obstacle à la construction maghrébine. Bien au contraire, les litiges sont plus facilement solubles entre pays amis qu'entre pays rivaux. La question du Gibraltar a-t-elle empêche la construction européenne?