Le Sionisme Chrétien 2

Le principe de la séparation du Temporel du Spirituel est né au 18eme siècle dans la plupart des démocraties occidentales.

Cependant, s’il est deux pays où ce principe est plus théorique que réel c’est bien le Royaume Uni et les Etats-Unis d’Amérique.

En Grande Bretagne, c’est le Roi (ou Reine) d’Angleterre qui est toujours le chef de l’Eglise Anglicane. D’éminents hommes politiques britanniques étaient connus pour leur religiosité.

Pour ne citer que quelques exemples, on se contente des cas d’Oliver Cromwell, Lloyd Georges et James Balfour. Chacun sait quel a été l’impact de leur action sur l’histoire du Moyen Orient. Plus proche de nous, voyons ce que disait Jaques Delors, ancien chef de la Commission Européenne à propos de Tony Blair : “Ses défauts sont de deux ordres : d’une part, il confond trop la politique et la religion ; de l’autre, il aime trop la communication”.

Aux Etats Unis, la religion se mêle encore plus à la politique bien que la Constitution américaine ait posé dans son premier amendement la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Les sessions du Congrès commencent par une prière récitée par un pasteur, les discours présidentiels se terminent par ce fameux God bless Ameica ( que Dieu bénisse l’Amérique), le dollar porte l’inscription “ God we trust ” (nous avons foi en Dieu).

Depuis que le président Bush est à la Maison Blanche, les réunions de son cabinet commencent par une prière collective. Le même président Bush déclare que “ les Etats-Unis sont une nation guidée par la foi ”, qu’il a la Bible comme livre de chevet et Jésus comme philosophe préféré.

L’ex ministre de la Justice, un des piliers de ce courant conservateur, présidait une prière au département qu’il dirigeait et appelle à la guerre sainte contre les forces du mal.

C’est justement cette vision dualiste et combien réductrice des problèmes de ce monde qui oppose les forces du bien (l’Amérique et ces alliés, Israël en premier) au forces du mal qui émaille les discours du président américain et de ses principaux collaborateurs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que cette même dualité émaillait les discours de Reagan, lui aussi arrivé à la tête de la maison blanche grâce à la droite chrétienne ( Empire du Mal de Reagan / Axe du Mal de Bush).

Revenons aux rôles des décideurs américains.

Le 20 mars 2003, soit dix jours après le début de l’offensive américaibne contre l’Irak se tenait le 44ème Congrès du Comité des affaires publiques israélo-américain ( l’AIPAC : American Israël Public Affaires Commitee).
Devant un parterre composé des plus influents membres de l’administration américaine tels Colin Powell, Condolezza Rice, John Bolton, William Burns… et du Congrès tels Tom Lantos (Sénateur démocrate de Californie) et Tom Delay (président du groupe parlementaire républicain à la Chambre) qui a reçu pour l’occasion le prix “ Amis d’Israël ” et a été félicité poue cela par ses amis présents : Ariel Sharon, Benjamin Netanyahu, Elliot Abrams, Paul Wolfowitz et Rudolph Giulliani, tous Juifs sionistes.

Les débats ont été ouverts par l’évangéliste Gary Bauer : “ Dieu a donné la terre au peuple juif, nul, ni l’ONU, ni l’Union Européenne, ni la Russie ni quelque Quartet ou Trio que ce soit ne peut décider pour cette terre qui ne leur appartient pas ”. Et de continuer : “ Il est obscène que l’Administration Bush exige des efforts supplémentaires du peuple d’Israël pour obtenir la paix ”.

Tom Delay, personnalité la plus influente au congrès, a appuyé la thèse fondamentaliste en rappelant que “ la Bible, lorsqu’elle parle d’Israël, désigne l’Etat d’Israël et que, dès lors, le soutien personnel à cet Etat est un acte de foi qui ne souffre aucun compromis.

En marge de ce congrès, l’association “ Debout pour Israël ” (Stand for Israël) a organisé une manifestation regroupant des Pasteurs protestants à titre de soutenir à l’AIPAC. D’autres associations telle que “ Chrétiens sionistes ” composées essentiellement des Baptistes du Sud ainsi que des cadres de l’Eglise de l’Unification du Révérend Moon, ont apporté leur soutien à la manifestation.

A suivre.