vendredi, décembre 25, 2009

Identité nationale

Le prof des écoles, classe de CP :
- Dis-moi, Benoît, qu'est-ce que tu as fait pendant la récréation ?
- J'ai joué dans le bac à sable, Monsieur.
- Très bien, Benoît. Viens au tableau. Si tu arrives à écrire 'sable' correctement, tu auras 20 en orthographe.
- Voilà, c'est très bien, Benoît.

Le prof se tourne vers un autre élève:
- A ton tour, Bastien, qu'est-ce que tu as fait pendant la récréation?
- J'ai joué au bac à sable avec Benoît, Monsieur.
- Eh bien, Bastien, si tu arrives à écrire 'bac' correctement au tableau, tu auras 20 comme Benoît...
- Voilà, c'est parfait.

- Et maintenant toi, Mouloud, qu'est-ce que tu as fait à la récréation?
- Euuuuh, moi, missieur, ji volu jouer au bac à sable, mais Binoît et Bastien zont pas volu, m'ont dit di mi casser!
- Mais, quelle horreur ! C'est la manifestation d'une discrimination scandaleuse d'un groupe ethnique minoritaire dont l'intégration sociale pourrait être remise en cause, et en plus, dans ma classe!
- Écoute, Mouloud, si tu écris correctement au tableau 'discrimination scandaleuse d'un groupe ethnique minoritaire dont l'intégration sociale pourrait être remise en cause', tu auras aussi un 20.

2 commentaires:

Roumi a dit…

Cette blague est amusante... mais elle est doublement fausse !
C'est en effet à l'école que les Français sont finalement le plus mêlés, qu'il s'agisse des enfants ou encore de leurs parents. C'est aussi à l'école que le brassage se fait de manière la plus harmonieuse qui soit, exception faite des établissements au recrutement élitiste (qui ne sont pas les plus nombreux). Le problème est que ce mélange ne se poursuit pas toujours hors du milieu scolaire... et cela c'est la responsabilité de tous les parents (avant d'être celle des jeunes eux-mêmes), y compris ceux que l'on regarde un peu hâtivement comme des victimes naturelles et qui ne tiennent pas forcément à ce que leurs enfants se mêlent aux autres hormis à l'école où c'est obligatoire. L'humain, quel qu'il soit, a une fâcheuse tendance à rechercher la compagnie de ses semblables, que cela soit en terme ethnique, religieux, social, ...
Il n'y a pas de fatalité dans ce domaine... et surtout pas de discrimination évidente... ou alors une discrimination inconsciente et généralisée, où les victimes sont autant des coupables d'ailleurs ; il n'y a pas de raison pour que les gens qui se fréquentent et s'apprécient à l'école ne puissent pas se sentir proches en dehors. Ceci dit, peut-être que les gens sont plus souples quand il s'agit des enfants ; dès l'adolescence on peut noter certains comportements de replis, par exemple des jeunes filles qui sont invitées par leurs parents à se mettre en retrait par rapport aux groupes de jeunes qu'elles avaient pris l'habitude de fréquenter. En fait, tant qu'on confortera certaines personnes dans leur rôle de victime sans les prier de s'investir dans une problématique qui nous concerne tous, on risque de ne pas progresser autant qu'on le pourrait dans ce domaine. Nous sommes tous autant des Benoît ou Bastien que des Mouloud !

CITIZEN a dit…

@ ROUMI

Merci pour ton commentaire riche et pertinent.
Bien évidemment, c'est une blague, elle vaut ce qu'elle vaut. Elle peut refléter une partie de la réalité mais certainement pas LA RÉALITÉ.
N'empêche que le comportement du prof, et c'est cela qui a le plus attiré mon attention n'est pas sans rappeler l'attitude de certains.